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Gilles Legardinier

Le 23/10/2012

 

 

Lassé d?un monde dans lequel il ne trouve plus sa place, privé de ceux qu?il aime et qui disparaissent un à un, Andrew Blake décide de quitter la direction de sa petite entreprise pour se faire engager comme majordome en France, le pays où il avait rencontré sa femme. En débarquant au domaine de Beauvillier, là où personne ne sait qui il est réellement, il espère marcher sur les traces de son passé. Pourtant, rencontres et situations hors de contrôle vont en décider autrement? Entre Nathalie, sa patronne veuve aux étranges emplois du temps, Odile, la cuisinière et ses problèmes explosifs, Manon, jeune femme de ménage perdue et Philippe, le régisseur bien frappé qui vit au fond du parc, Andrew ne va plus avoir le choix. Lui qui cherchait un moyen d?en finir va être obligé de tout recommencer?

 

Patrick Deville

Le 19/09/2012

 

 

Prix du roman Fnac 2012
Le docteur Alexandre Yersin (1863-1943) ne pouvait que fasciner Patrick Deville tant le goût pour les voyages, l’exploration et la découverte sont au cœur de son travail d’écrivain. La vie de celui que les vietnamiens appellent affectueusement « le vainqueur de la peste » a été une aventure intellectuelle et humaine d’une rare richesse. En s’installant en Indochine, ce disciple de Louis Pasteur a en effet multiplié découvertes et avancées majeures dans de nombreux domaines scientifiques. Mais cet éloignement de la France a également favorisé, dès la fin de la seconde guerre mondiale, son effacement des mémoires et des grandes commémorations. Un oubli que répare aujourd’hui Patrick Deville, pour qui l’écriture permet de voyager dans les destinées, d’explorer la mémoire collective et, en filigrane, de mieux redécouvrir notre présent.
Peste et choléra fait d’une vie qui a constamment cherché ses propres frontières, un véritable roman d’aventures au style tout en nuances, qui donne aux existences et au passé les saveurs étranges des récits de voyages les plus envoûtants.
Un livre magnifique, précis, documenté et intelligemment distancié, où l’auteur se révèle au meilleur de son art.

 

Jérome Ferrari

Le 08/09/2012

 

Dans un village corse perché loin de la côte, le bar local est en train de connaître une mutation profonde sous l’impulsion de ses nouveaux gérants. À la surprise générale, ces deux enfants du pays ont tourné le dos à de prometteuses études de philosophie sur le continent pour, fidèles aux enseignements de Leibniz, transformer un modeste débit de boissons en “meilleur des mondes possibles”. Mais c’est bientôt l’enfer en personne qui s’invite au comptoir, réactivant des blessures très anciennes ou conviant à d’irréversibles profanations des êtres assujettis à des rêves indigents de bonheur, et victimes, à leur insu, de la tragique propension de l’âme humaine à se corrompre.
Entrant, par-delà les siècles, en résonance avec le sermon par lequel saint Augustin tenta, à Hippone, de consoler ses fidèles de la fragilité des royaumes terrestres, Jérôme Ferrari jette, au fil d’une écriture somptueuse d’exigence, une lumière impitoyable sur la malédiction qui condamne les hommes à voir s’effondrer les mondes qu’ils édifient et à accomplir, ici-bas, leur part d’échec en refondant sans trêve, sur le sang ou les larmes, leurs impossibles mythologies.

« J’IMAGINE QU'ILS VIENNENT DE DÉCOUVRIR DOULOUREUSEMENT que les mondes sont mortels mais ils n’arrivent pas encore à y croire et, pendant l’hiver 410, dans la cathédrale disparue d’Hippone, ils écoutent Augustin, l’évêque qu’ils aiment, le leur confi rmer en une phrase limpide et cruelle : “Le monde est comme un homme : il naît, il grandit et il meurt.” Car, de la chute de Rome il faut d’abord tirer un enseignement sur l’effrayante fugacité des mondes dont l’épée d’Alaric vient alors d’apporter la preuve incontestable et brutale.
Rome n’est donc ici que l’un des multiples noms portés par le monde et je voulais poser à mon tour, avec ce roman et dans les termes qui sont ceux du roman, la question : qu’est-ce qu’un monde ? Chaque personnage a le sien, qui le sépare irrémédiablement des autres. Il y a un très vieil homme qui a traversé tout le XXe siècle à la poursuite de l’Histoire sans jamais la rattraper ; une jeune femme qui ramène à la lumière des vestiges enfouis et ne veut pas laisser la vie s’éteindre ; deux amis d’enfance qui reprennent le bar de leur village et cheminent côte à côte vers le désastre. Mais chacun d’eux répond à sa manière à la même question. En chacun d’eux se manifeste la présence ou l’absence d’un monde, avec les éléments qui en assurent la cohésion provisoire autour d’un centre de gravité trop fragile, et chacun d’eux, puisque un monde, quelles que soient son ampleur ou sa durée, doit naître, grandir et mourir comme un homme, vient porter témoignage à sa manière des origines et de la fin. Si Rome n’est que l’un des multiples noms portés par le monde, j’aimerais pouvoir penser que ce roman est exactement ce que son titre indique : un sermon sur la chute de Rome qui fait écho à ceux que prononça Augustin dans la cathédrale disparue d’Hippone pour consoler ses fidèles d’avoir survécu à la fin du monde. »

Jérôme Ferrari

 

 

 

 

Olivier Adam

Le 08/09/2012

 

Paul Steiner, écrivain et scénariste en pleine crise de la quarantaine, doit mettre de côté sa vie personnelle et professionnelle pendant quelque semaines pour s’occuper de ses parents malades. Il quitte Paris pour sa périphérie. Un retour dans la banlieue qui l’a vu grandir et qui, au gré des démarches et des rencontres, lui fait soudainement prendre conscience des changements et des limites du monde qui l’entoure, ce dont il n’avait su s'apercevoir à mesure que sa vie avançait et s’accélérait.
A travers le regard de son personnage à un moment charnière de son existence, Olivier Adam dresse le portrait détaillé d’une France et d’une époque semblant atteindre ses limites culturelles et sociales, en tout cas parfaitement incapable de les franchir et de les dépasser. Un récit sans temps mort, porté par une vision du monde à l'épreuve de certains confins qu’il s’agira d’appréhender pour ne pas se laisser engloutir.
Les Lisières est un roman des limites, mais aussi des passages diffus où le subjectif et le collectif se confrontent et se mesurent à l’aune des souvenirs et des chemins parcourus. Un roman lucide, sans concession, où l’écriture d’Olivier Adam fait mouche et acquiert une véritable maturité.

 

Christine Angot

Le 08/09/2012

 

Un court roman, une audace à couper le souffle, un morceau de littérature dont on ne sort pas indemne.Jamais Angot n'a été si aigue et si bouleversante.

Christine Angot est auteur d'une quinzaine de romans, dont L'Inceste (1999), Rendez-vous (2006), Le Marché des amants (2008), et Les Petits (2011), ainsi que de pièces de théâtre.

 

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