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Eric Marchal
Le 07/12/2011
Dans les dernières années du XVIIe siècle, un des plus petits États d’Europe, le duché de Lorraine, se relève de l’occupation française et des guerres dans l’espoir de connaître une génération de paix. Nicolas Déruet est chirurgien ambulant. Son destin va basculer le jour où il rencontre Marianne Pajot, accoucheuse à Nancy.
Emprisonné à la suite d’une opération où le patient est décédé, Nicolas est obligé de s’exiler dans les armées de la coalition, en guerre contre les Turcs. Des campagnes lorraines aux steppes hongroises, des masures abandonnées aux ors des palais royaux, il connaîtra le destin hors norme d’un homme guidé par l’amour et l’ambition de révolutionner la médecine.
Dans ce roman, Éric Marchal s’empare d’un thème passionnant, la rivalité féroce à l’époque entre les médecins de la faculté et les chirurgiens-barbiers. Les premiers utilisent l’immense pouvoir de leur corporation pour maintenir les seconds dans le statut de simple exécutants des actes médicaux.
Une des spécificités du roman est de nous faire partager les nombreuses opérations que réalise Nicolas Déruet, tirés de cas réels, documentés grâce aux comptes rendus d’alors.
L’auteur a aussi déterré des pépites historiques : le statut des Roms dans l’Europe du XVIIe siècle, les joueurs professionnels du jeu de paume, la ménagerie disparue de Versailles, Joseph Urfin, l’homme sauvage… viennent corser un morceau d’histoire déjà captivant dans ses conflits et ses enjeux.
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Sylvain Tesson
Le 26/11/2011
Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché d'être heureux.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.
Écrivain, journaliste et grand voyageur, Sylvain Tesson est né en 1972. Après un tour du monde à vélo, il se passionne pour l'Asie centrale, qu'il parcourt inlassablement depuis 1997. Il s'est fait connaître en 2004 avec un remarquable récit de voyage, L'Axe du loup (Robert Laffont). De lui, les Éditions Gallimard ont déjà publié Une vie à coucher dehors (2009) et, avec Thomas Goisque et Bertrand de Miollis, Haute tension (2009).
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Douglas Kennedy
Le 26/11/2011
À la fois drame psychologique, roman d’idées, roman d’espionnage mais surtout histoire d’amour aussi tragique que passionnée, une œuvre ambitieuse portée par le talent exceptionnel de Douglas Kennedy.
Écrivain new-yorkais, la cinquantaine, Thomas Nesbitt reçoit à quelques jours d’intervalle deux missives qui vont ébranler sa vie : les papiers de son divorce et un paquet posté d’Allemagne par un certain Johannes Dussmann. Les souvenirs remontent…
Parti à Berlin en pleine guerre froide afin d’écrire un récit de voyage, Thomas arrondit ses fins de mois en travaillant pour une radio de propagande américaine. C’est là qu’il rencontre Petra. Entre l’Américain sans attaches et l’Allemande réfugiée à l’Ouest, c’est le coup de foudre.
Et Petra raconte son histoire, une histoire douloureuse et ordinaire dans une ville soumise à l’horreur totalitaire. Thomas est bouleversé. Pour la première fois, il envisage la possibilité d’un amour vrai, absolu.
Mais bientôt se produit l’impensable et Thomas va devoir choisir. Un choix impossible qui fera basculer à jamais le destin des amants.
Aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, Thomas est-il prêt à affronter toute la vérité ?
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Jonathan franzen
Le 26/11/2011
À l’occasion de la sortie de son nouveau roman "Freedom", Jonathan Franzen fera une lecture en anglais de son nouveau roman, et en français par une comédienne, dialogue avec Nelly Kaprielian, à l’Odéon le 19 septembre 2011. > Réservez vos places
Patty sera la femme idéale, c’est décidé. Mère parfaite, épouse aimante et dévouée, cette ex-basketteuse a fait, en l’épousant, le bonheur de Walter Berglund, de St. Paul (Minnesota). En devenant madame Berglund, Patty a renoncé à son goût pour les bad boys, à commencer par Richard Katz, un rocker dylanien qui se trouve être aussi le meilleur ami de Walter. Freedom raconte l’histoire de ce trio amoureux et capture le climat émotionnel, moral et politique des États-Unis entre entre 1970 et 2010 avec une incroyable virtuosité. Anatomie d’un mariage, ce livre propose une méditation sur les déceptions et les compromis auxquels se trouvent confrontés ces baby-boomers qui avaient voulu changer le monde. C’est aussi l’acte d’accusation le plus féroce qu’on ait vu depuis longtemps sur ce qu’est devenue l’Amérique. Mais sa plus belle réussite est sans nul doute le personnage de Patty. Telle une héroïne sartrienne égarée dans un roman de Tolstoï, elle cherche à se libérer – mais de quoi ? –, tandis que les États-Unis livrent en Irak leur propre guerre napoléonienne, en tentant d’imposer la démocratie par la force. Paru aux États-Unis à l’automne 2010, ce livre magistral a connu un immense succès critique et public (plus d’1 million d’exemplaires vendus), après avoir valu à son auteur la « une » du magazine Time. Il est traduit (ou en cours de traduction) dans 36 pays.
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Delphine de Vigan
Le 18/10/2011
« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. » Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.
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